Non à une attaque contre les droits fondamentaux – Opération Libero lance sa campagne contre l’interdiction de la burqa
Communiqué de presse
Non à une attaque contre les droits fondamentaux – Opération Libero lance sa campagne contre l’interdiction de la burqa
Communiqué de presse
L'interdiction de la burqa va à l’encontre d’une constitution libérale, de l'autodétermination des femmes et d’une société plurielle. Aujourd'hui, à l’occasion d’une action devant la Place fédérale, Opération Libero a lancé sa campagne contre ce qui est une attaque envers nos acquis féministes, libéraux et constitutionnels. Une campagne qui a pour objectif de lancer un débat de fond sur ce que sont les piliers d’une société libérale.
L'interdiction de la burqa contrevient aux droits constitutionnels fondamentaux que sont la liberté individuelle, la liberté de croyance et de conscience, l'égalité des droits et l'interdiction de la discrimination. Ces restrictions des droits fondamentaux sont incompatibles avec une société ouverte et libérale au sein de laquelle chacune et chacun doit pouvoir choisir la façon dont elle ou il veut s'habiller.
L'interdiction de la burqa viole directement les droits fondamentaux des femmes portant le niqab par conviction. Celles-ci seraient entre 20 et 30 en Suisse selon les études existantes. Car derrière cette initiative se cache une nouvelle attaque contre la minorité musulmane en Suisse. En refusant à une minorité la protection de ses droits fondamentaux, nous remettons en question les droits fondamentaux en tant que tels et par voie de conséquence notre État constitutionnel libéral.
Une attaque contre l'autodétermination des femmes
Une société libérale laisse à l'individu le soin de s'habiller et de se comporter comme il l'entend, tant que personne n'est lésé dans le processus. Les femmes n'appartiennent ni à l'État, ni à la société. "Chaque femme devrait pouvoir décider elle-même comment elle souhaite s'habiller - tout le reste relève du paternalisme", déclare Marie Juillard, coordinatrice de la campagne en Suisse romande. Il est en effet déjà illégal, au regard du droit pénal, de contraindre une femme à porter un voile. "L'idée répandue selon laquelle les femmes musulmanes devraient être libérées par l'État parce que, en tant que femmes et musulmanes, elles seraient incapables d'agir de manière autonome révèle une vision profondément patriarcale et colonialiste", précise Marie Juillard.
Interdire ce qui dérange ?
“La liberté de faire ce que nous voulons sans être dérangés par nos contemporains - tant que nous ne leur faisons pas de mal - même s'ils pensent que notre comportement est fou, dépravé ou mauvais.” C'est ainsi que John Stuart Mill a défini la société libérale. La diversité qui en résulte peut déplaire mais il n'y a pas de droit à être protégé par l'État contre les rencontres jugées déplaisantes.
"Où allons-nous si la majorité commence à interdire à certaines minorités des comportements jugés déplaisants ?", demande Stefan Manser-Egli, coprésident d’Opération Libero. "Les libertés imploseraient, et avec elles notre État constitutionnel libéral. L’enjeu est celui des droits fondamentaux, pas de savoir ce que l’on pense du voile intégral.” Rejeter la burqa en tant que telle à titre personnel et s’opposer à son interdiction n’a ainsi rien de contradictoire.
La diversité est au coeur d’une société libérale
"L'interdiction de la burqa serait une tache sur notre constitution libérale", précise Marie Juillard. C'est pourquoi Opération Libero a lancé aujourd'hui devant le Palais fédéral sa campagne contre l'interdiction de la burqa. Des figures en carton grandeur nature y ont été disposées afin de représenter la diversité sociale. "Nous voulons montrer à quel point cette initiative est néfaste pour la liberté de chacune et chacun", déclare Marie Juillard.
Rappelons aussi que l'interdiction ne concernerait pas uniquement les femmes voilées : les costumes d'Halloween (en tant que coutume non indigène) et les mascottes commerciales comme le requin McShark seraient également interdits à l'avenir, car de telles exceptions sont explicitement exclues. "Voulons-nous vraiment que la police nous dise à l'avenir, lorsqu’il ne fera pas assez froid, que nous avons interdiction de mettre un foulard sur le visage ?" demande Manser-Egli.