Oui à l’aide aux médias
Pour un quatrième pouvoir fort et indépendant
Un paysage médiatique fort et diversifié est essentiel pour le maintien et le développement de notre démocratie libérale. C'est pourquoi, malgré quelques réserves sur le projet proposé, nous dirons OUI à l’aide aux médias le 13 février.
En 2018, Opération Libero s'est engagée contre l'initiative “No Billag”, car elle représentait une attaque fondamentale contre notre démocratie. Le 13 février, il sera à nouveau question de l'avenir d'un pilier de notre démocratie libérale : les médias privés.
Jusqu'à présent, nous ne nous sommes pas prononcé·es sur le paquet d’aide aux médias, car nous avons besoin de toutes nos forces pour mettre en route notre initiative sur l’Europe. Mais aujourd’hui, les sondages montrent que le projet est sur la sellette. Si nous n'agissons pas, le référendum risque de l'emporter. Cela ne peut pas arriver !
Un OUI à l’information contre les fake news
En tant que mouvement qui s'engage pour le maintien et le développement de la démocratie libérale, Opération Libero veut s'engager en faveur de l'information et d’un paysage médiatique fort et diversifié. Car dans une démocratie directe, ce sont les citoyennes et les citoyens qui sont responsables. Pour cela, ils ont besoin d'informations aussi variées que possible, d’analyses et d’un journalisme de qualité ainsi que d'un espace de débat et de réflexion.
C'est pourquoi la Suisse, peut-être plus que tout autre pays, a besoin de médias forts et indépendants.
A l'heure des fake news et de la désinformation, l'enquête journalistique et la diversité des médias sont plus importantes que jamais. Mais les médias ne peuvent rendre compte de manière indépendante que s'ils ne sont pas menacés sur le plan économique.
Un OUI à la diversité médiatique
Or aujourd'hui les médias privés sont fragilisés : les recettes publicitaires s’effondrent au profit des géants de l’internet comme Google ou Facebook. Le nombre de journalistes dégringole. De nombreux titres suisses ont déjà disparu et ceux qui restent se concentrent dans les mains de grands groupes. En Suisse romande, Tamedia détient à lui seul près de 70% des parts de marché. Si nous n'agissons pas, la concentration des médias risque encore de s’accentuer à l'avenir, au détriment de la diversité de l'information dans notre pays.
Pour un paysage médiatique suisse fort et indépendant à l'heure des fake news et de la désinformation, nous avons besoin d'un OUI à l’aide aux médias le 13 février. Ton soutien est crucial !
— Operation Libero (@operationlibero) January 19, 2022
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Des bailleurs de fonds privés ont déjà sauté dans la brèche - la fondation Aventinus en Suisse romande, la famille Blocher en Suisse alémanique. Sans le soutien financier impartial qu’offre la loi sur les médias, cette tendance risque de se renforcer et de mettre en péril l’indépendance et la transparence du paysage médiatique.
Un regard vers les Etats-Unis ou nos voisins italiens suffit à nous rappeler les périls d’une telle évolution. Ne soyons pas naïf·ves : ce n’est pas un hasard si le référendum est issu des rangs de la droite populiste et libertaire.
Un OUI à un quatrième pouvoir indépendant et fort
L’aide aux médias est un investissement à durée limitée dans le journalisme : elle soutient pendant sept ans la transition numérique des médias de petite et moyenne taille, et elle offre un financement qui permettra à certains d’entre eux de survivre.
Grâce à une répartition dégressive des subventions, les petites entreprises seront davantage soutenues que les grands groupes.
Nous ne cachons pas que le paquet d’aides n'est pas parfait. A l’avenir, nous souhaitons que l'aide aux médias soit pensée de manière plus moderne, qu'elle mise moins sur la distribution postale des journaux et davantage sur la qualité et l'innovation, qu'elle place les lecteur·trices au centre plutôt que les producteurs d’information.
Malgré ces réserves, nous avons besoin d'un OUI à l’aide aux médias le 13 février. Nous devons veiller à ce que l'arbre ne cache pas la forêt :
- Si nous voulons un paysage médiatique fort en Susse à l'avenir également, nous avons besoin d'un OUI le 13 février.
- Si nous ne voulons pas faire le lit des référendaires populistes et libertaires de droite, alors il faut un OUI le 13 février.
- Si nous voulons renforcer le quatrième pouvoir en Suisse, il faut voter OUI le 13 février.
L’aide aux médias soutient l'indépendance des médias privés suisses et donc la démocratie directe ainsi que le fédéralisme dans notre pays.
C'est pourquoi nous disons OUI à l’aide aux médias le 13 février.
Autrices : Laura Zimmermann et Sarah Kopse-Scholberg