10e anniversaire : "Si Opération Libero n'existait pas encore, il faudrait l'inventer aujourd'hui".
Communiqué de presse
Il y a 10 ans jour pour jour, Opération Libero voyait le jour. Lors d'une conférence de presse, des membres actifs sont revenus sur les principaux succès du mouvement et ont présenté 10 thèses sur l'avenir de la Suisse. Une chose est sûre : si Opération Libero n'existait pas encore, il faudrait l'inventer aujourd'hui. La défense et la promotion de la démocratie libérale sont plus nécessaires que jamais.
Il y a 10 ans, une poignée de personnes, atterrées par l’issue du vote du 9 février 2014 et convaincues de ne plus laisser le pays aux mains des instigateurs de l’isolement, se sont activées pour changer le paysage politique suisse. Dans la foulée de l'acceptation de l'initiative contre l'immigration de masse, Opération Libero voyait le jour le 14 août 2014 à Berne.
"Sans Opération Libero, aujourd'hui la Suisse serait différente".
Lors d'une conférence de presse au Käfigturm à Berne, où Opération Libero s'était présentée pour la première fois devant les médias en 2014, des membres actifs ont fait le bilan de ses 10 ans d'existence. "Beaucoup pensaient que cela ne fonctionnerait pas, que c'était un coup de tête, que cela disparaîtrait après le premier engouement : 10 ans plus tard, nous sommes toujours là", se souvient Silvan Gisler, membre du comité directeur et membre fondateur.
Opération Libero a largement contribué à déjouer les attaques contre la démocratie libérale, comme l'initiative "de mise en œuvre", No Billag, l'initiative dite "d'autodétermination" ou encore l'initiative sur la résiliation des accords bilatéraux. Le mouvement a également contribué à la percée du mariage pour tous·tes et de la naturalisation facilitée pour la 3ème génération. Pour un mouvement financé par de petits dons, c'est un énorme succès. "La Suisse serait différente aujourd'hui sans Opération Libero", constate la coprésidente Sanija Ameti. Samedi prochain, l'anniversaire sera célébré en bonne et due forme à Ballenberg. Car la Suisse ne doit pas devenir un musée à ciel ouvert.
La démocratie libérale est menacée
Mais la fête va être courte. Car cela fait longtemps que la démocratie libérale n'aura pas été secouée aussi vigoureusement par des forces aussi redoutables en Suisse et en Europe. Beaucoup de libertés personnelles, que l’on considérait comme acquises, sont aujourd’hui menacées. Pas moins de trois initiatives de l'UDC veulent forcer le repli et menacent la Suisse ouverte. La prochaine attaque contre le service public audiovisuel est imminente et la Convention européenne des droits de l'homme (CEDH) est désormais ouvertement prise pour cible.
"Si Opération Libero n'existait pas encore, il faudrait l'inventer aujourd'hui", constate le coprésident Stefan Manser-Egli. Il faut des forces responsables qui ripostent résolument à ces attaques là où c'est nécessaire, conscientes du fait que l'on ne peut défendre les libertés qu'en les développant et en les renforçant constamment. Opération Libero s'attaque notamment à deux grands chantiers avec deux initiatives populaires : la politique européenne avec l'Initiative Europe et le déficit démocratique avec l'Initiative pour la démocratie.
10 thèses et un gâteau d’anniversaire
Pour fêter son anniversaire, le mouvement politique a présenté sur la Place fédérale un grand gâteau d'anniversaire et 10 thèses sur la Suisse. Avec ces thèses, parmi lesquelles "La neutralité est un mythe", "La Suisse à 11 millions se porte bien" ou "La Suisse a encore ses meilleurs jours devant elle", le mouvement invite la population à participer au débat dans 10 localités à travers la Suisse au cours des semaines à venir. "Dans 10 ans, nous verrons si nous avons eu raison de le faire", a déclaré la coprésidente Sanija Ameti.
Opération Libero ne bénéficie peut-être plus de l'effet-nouveauté et de son aura d'invincibilité. Or, elle reste un acteur incontournable, fidèle à sa marque de fabrique : cassante, voire même agaçante, vis-à-vis des forces politiques établies, dès que les libertés acquises sont menacées, et face à un discours populiste de droite. Il s'agit désormais de renforcer le mouvement. Car la société libérale est en danger. Il faut la défendre. Et la faire évoluer en permanence.